La Nungesphère, entre résignation et bonheur

Lorsque nous avions affrontré et battu Valenciennes lors de la 1ère journée du championnat, aucun de nous, valenciennois ou auxerrois, n’imaginions des trajectoires autant différentes pour nos équipes.

Pour parler de ce choc des extrêmes, la Nungesphère a accepté de répondre à nos questions, sans filtres, concernant cette saison catastrophique en championnat, avec l’embellie de leur parcours en coupe de France.

TeamAJA : Hello, pouvez-vous présenter la Nungesphère à nos lecteurs ? Combien êtes vous derrière ce compte ?

La Nungesphère : Salut à tous, c’est la Nungesphère. On tient ce média depuis neuf ans déjà. Au départ, on s’appelait le Kop Streaming car on était jeunes et sans moyen d’aller au stade. On regardait les matchs sur des liens chelous et remplis de pubs ambiguës et on faisait les cons avec des tweets foireux et des blagues limites. On n’a pas trop évolué au niveau de la maturité. La seule différence, c’est que maintenant on va au stade. Sinon, on fait des émissions à chaque début de saison jusqu’à ce qu’on soit dépité par les résultats, on réalise quelques billets d’humeurs et autres vidéos de nos escapades footballistiques. Et sinon, on est quatre de façon officielle. Mais la Nungé reste un concept hybride qui permet des collaborations avec davantage de monde.

Mesdames, si vous êtes volontaires…

TeamAJA : Nos équipes se sont affrontées lors de la toute première journée de cette saison, pensiez vous, à l’époque, vivre une saison si catastrophique ?

La Nungesphère : Pour être concis : non, pas du tout. Il y avait pas mal de raisons qui pouvaient justifier la fessée que vous nous aviez infligée. On venait tout juste de se faire racheter, le mercato n’avait pas encore commencé et on jouait avec les restes de l’effectif s’étant maintenu à la différence de buts la saison précédente. Le projet était donc tout neuf. On était plein d’espoirs car on était enfin libérés de la famille Zdziech qui a bridé notre club pendant près d’une décennie. Du coup, aucune défaite ne nous refroidissait. On a longtemps cru en une montée en puissance. Même encore un peu début janvier, avec la possibilité de rectifier le tir au mercato hivernal, sans oublier l’encourageante première victoire à domicile. Mais finalement force est de constater que la sauce n’a jamais pris.

TeamAJA : Vous avez été racheté lors de l’intersaison, avec tous les espoirs portés par le nouveau projet. Qu’est-ce qui, d’après vous, n’a pas fonctionné ?

La Nungesphère : La première raison de cet échec sportif, c’est forcément le mercato totalement foiré de cet été. Notre directeur sportif, Ben Chorley, a commis l’erreur du débutant de ne recruter que des joueurs exotiques, sans connaissance de la Ligue 2. On avait vu par le passé que ça ne fonctionnait pas ailleurs, mais on y a quand même cru car on voyait arriver des mecs de Porto, des jeunes avec de belles stats à l’étranger. Ça donnait envie. Pareil, le coach du début de saison, Jorge Maciel, avait un CV sympa mais il n’a pas semblé avoir les épaules pour mener un groupe. Beaucoup de ratés donc, avec cette somme d’individualités sans liant. Mais il faut dire également que la base était totalement pourrie, le club était dans un état de ruines et l’effectif initial n’avait déjà pas le niveau.

TeamAJA: Comme le dit le proverbe “tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir”. Croyez vous en un maintien miraculeux ou vous êtes vous résignés à évoluer en National la saison prochaine ?

La Nungesphère : Alors, comment dire… On a quinze unités de retard à douze matchs de la fin. En réalisant un perfect jusqu’à la J38, on atteindrait tout juste les cinquante points. Donc autant dire que l’effectif du PSG n’arriverait peut-être même pas à surmonter ce défi. De notre côté, le deuil du maintien a démarré vers la fin janvier. On savait déjà qu’il fallait faire très fort pour se sauver. Sauf qu’on n’a pris que trois points lors de ce premier mois de phase retour, en ayant joué Amiens, Bordeaux, Bastia et Concarneau, que des concurrents directs à ce moment-là. Du coup, heureusement qu’il y a la Coupe pour animer la saison sinon ça ferait belle lurette qu’elle serait terminée dans toutes les têtes. Limite, en championnat, le dernier enjeu est d’éviter le record du plus petit nombre de points décrochés par une équipe dans toute l’histoire.

TeamAJA : Votre rayon de soleil c’est votre parcours en coupe de France, comment vivez-vous ces moments ?

La Nungesphère : Cette saison éveille en nous des aspects mentaux relevant de la schizophrénie. On sort d’un quart de finale qui fut sans doute dans le top 3 des plus grandes émotions vécues par les supporters de VA sur ces dix dernières années. La joie fut totale avec cette qualification, la communion avec le groupe était intense. Et pourtant, il y a peu de temps, après une énième défaite à Dunkerque en Ligue 2, on n’avait qu’une envie, c’était de demander aux joueurs d’aller voir ailleurs. Deux salles, deux ambiances. Pour en revenir à la coupe, c’est donc que du bonheur. Les tirages nous ont souri, le niveau de jeu a souvent été moisi lors des tours précédents. Mais en être là, à côté de Lyon, Rennes et le vainqueur de Paris/Nice, c’est juste beau. On va pouvoir rêver pendant un mois avant l’échéance des demis.

TeamAJA : Quels sont d’après vous, les points forts et les points faibles d’Auxerre ?

La Nungesphère : La rédaction de la Nungesphère est tellement consciencieuse qu’elle ne regarde absolument aucun match de deuxième division hormis ceux de VA. On va donc analyser à travers le prisme des chiffres et des noms alignés sur le terrain. Déjà, on aime beaucoup Gauthier Hein et on se mord les doigts en repensant à la manière contre-productive avec laquelle on l’a utilisé lors de son passage chez nous. Par ailleurs, Pélissier, on en rêverait tous les jours sur notre banc. Et un autre point sur lequel on peut être admiratif, c’est sur la ferveur qui est revenue depuis quelques années chez vous. Comme quoi, avec un projet, tout est possible. S’agissant des points faibles, on pense qu’on est assez mal placés pour parler de ça !

TeamAJA : Sur quoi vos joueurs pourront s’appuyer pour faire un résultat à l’Abbé Deschamps ?

La Nungesphère : À part s’appuyer sur la cohésion qu’on a pu percevoir lors du match de mercredi à Rouen, difficile à dire. En championnat, on n’a quasiment jamais rien montré. Cela dit, face aux équipes joueuses, on a parfois fait illusion, comme face à Grenoble ou Caen il y a quelques mois maintenant. Vous l’aurez compris, la Ligue 2 est presque devenu le cadet de nos soucis. Peut-être que le fait de ne plus avoir aucune pression du résultat désormais va finir par nous rendre un chouia plus dangereux, qui sait ?

TeamAJA : Quel est votre pronostic pour samedi ?

La Nungesphère : Allez, un petit 0-0 bien L2, bien passionnant pour bien casser les pieds. De toute façon, à VA, on ne sera pas nombreux à regarder le match. Du coup, on vous souhaite bon courage par avance.

TeamAJA : Avec des dynamiques complètement à l’opposé en championnat, on espère vraiment les 3 points pour y croire encore un peu plus, week-end après week-end.

Comme je l’avais dit face à Bastia, je m’attend à un match compliqué face à vous, portez que vous êtes par votre qualification en demie finale de coupe de France.

On vous souhaite vraiment de rebondir rapidement en National et de faire l’ascenseur.

Bon courage à vous et à la communauté valenciennoise et bonne chance pour la demie finale !